Ne l’accusons donc pas ici d’avoir « loué sa langue, » selon l’injurieuse expression de Théodore de Bèze, ni même de courtisanerie. Les Discours des misères de ce temps, ou la série de poèmes réunis sous ce titre, traitent à la fois de questions religieuses (refus des thèses de l'Eglise Réformée) et politiques (opposition à l'action politique et militaire des réformés). Faut-il ajouter que le premier livre, qui ne contenait que 60 pièces dans l’édition de 1578, en contient 64 dans l’édition de 1584, et le second, 77 au lieu de 55 ? Et, en effet, Ronsard est avant tout un « artiste, » ce qui ne veut pas dire qu’il soit indifférent au contenu de son œuvre, mais pourtant qu’il attache à la forme, telle du moins qu’il l’a conçue, une importance extrême et peut-être, en un certain sens, excessive. Le travail sur l'alexandrin, nombreuses coupes à C’est une période nouvelle qui commence dans l’histoire de son œuvre, et non pas la moins féconde, si peut-être elle n’en est pas la plus originale. En annexe, deux échantillons de pamphlets qui s'abattirent sur Ronsard. Et si l’on nous demandait comment et pourquoi donc il ne s’en est pas dégagé tout de suite, c’est précisément ce qu’il s’agit maintenant d’étudier. To this period belong the Discours des misères de ce temps (1562; “Discourse on the Miseries of These Times”) and other Discours attacking his opponents, whom he dismissed as traitors and hypocrites with ever-increasing bitterness. frère mien, » fait-il dire à Charles. D’une passion à la fois héroïque et mondaine qu’il était dans les Sonnets à Cassandre, l’amour s’est ici changé, dans les Amours de Marie, en une passion plus humaine, moins apprêtée, plus voisine de la réalité, plus conforme peut-être à l’épicurisme facile et léger de Ronsard, oserai-je dire à son tempérament ? Il y a des circonstances plus fortes que les volontés des hommes, et il y a des erreurs dont le génie même ne saurait sauver celui qui s’y est une fois engagé. — ne lui témoigneront pas moins d’admiration que ses compatriotes. Quel Français, ou quel catholique voudra lui reprocher d’avoir ainsi solidarisé, de manière à ne plus les distinguer lui-même l’une de l’autre sa croyance et son patriotisme ? Si le choix du sujet est malheureux, la composition n’est guère moins défectueuse dans la Franciade ; et aussi bien l’art de la « composition » n’a-t-il jamais été le fort de Ronsard ni de la Pléiade. Il enfle « ampoulément » la voix pour, souvent, ne rien dire ou peu de chose ; et la sonorité des mots lui fait à lui-même illusion sur le vide, ou, si l’on peut ainsi dire, le « creux » de sa pensée. 21 centimètres, l'émission littéraire présentée par Augustin Trapenard, tous les mois sur CANAL+. Grave et funeste erreur, dont nous dirons plus tard, quand nous essaierons d’apprécier dans son ensemble l’œuvre de la Pléiade, les causes et les conséquences ; mais erreur, qu’en tout cas, ses contemporains n’ont point reprochée au poète, et quoique pourtant, s’il y a quelque chose de médiocre dans l’œuvre de Ronsard, je veux dire d’inférieur à lui-même, ce soit, non pas même sa tentative, mais, — il faut avoir le courage d’en prononcer le mot, — sa caricature ou sa parodie d’épopée [12]. Mais, encore qu’artificielle, ou peut-être à cause qu’artificielle, il faut convenir que la forme de l’ode pindarique, avec l’ampleur de son architecture ; avec la manière dont les mots, comme jadis les pierres des murs de Thèbes, s’y assemblent en cadence, à l’appel de la musique ; avec le complexe et harmonieux entrelacement de ses rythmes ; avec la variété, l’inattendu, la contrariété de ses mouvemens ; avec la splendeur de ses images et le symbolisme confus de sa mythologie, — si toutefois ce sont bien là quelques-unes des qualités que ceux qui s’y connaissent, y vantent, — cette forme est belle, très belle, très savante, et on conçoit qu’elle ait séduit Ronsard ! Mais, s’il les aime, c’est moins pour aimer, et parce qu’il aime, que parce que l’amour est une incomparable matière à « mettre en vers français ; » et nous devons nous tenir assurés que, s’il a souffert, c’est bien moins des rigueurs de Cassandre ou de la fillette angevine, que, comme il nous le dit lui-même. Ronsard, Discours des misères de ce temps (Commentaire composé) Introduction : Les guerres de religion sont à l'origine de ce poème. Le manuel numérique max, c’est le complément indispensable du manuel papier ou numérique. Ni les Dieux ne sont plus dus Dieux, ni même, pour personne, les symboles ne sont plus des symboles, mais de savantes fictions qui servent d’enveloppe — « de coffre, » dit Ronsard — à des vérités abstraitement conçues. et il est vrai qu’on y trouve, entre autres pièces, celle qui a passé longtemps pour le chef-d’œuvre de Ronsard en ce genre : c’est l’ode fameuse à Michel de l’Hôpital, chancelier de France, en 816 vers, avec sa division en « strophes, antistrophes, épodes, » ses allusions mythologiques, et l’élan d’orgueil poétique dont elle est l’éloquente expression : L’inspiration en est haute ; l’allure générale d’une belle fierté ; la langue, forte, ferme et précise ; le mouvement d’une rare puissance ; — mais elle n’a paru qu’en 1552. cette note est rare dans le recueil de 1550. Non, il ne se démentait point ; et il n’était pas « au contraire » de lui-même ; il se délassait seulement en de nouvelles amours, qui ne l’empêchaient pas de poursuivre ses premiers desseins ; et la preuve s’en inscrivait dans ses Hymnes, qui paraissaient pour la première fois, en 1555 et en 1556. Mais, insensible à ces supplications, et moins touché de ces souvenirs que honteux, pour Glythymie, — c’est le nom de la femme, — de cet outrage à la foi conjugale, Brennus a résolu de l’en punir. Je veux de … Le théâtre mis à part, — que sans doute il n’a pas abordé, parce que, dans les conditions matérielles d’alors, le théâtre ne pouvait être qu’un exercice de pure rhétorique, — on peut dire de Ronsard qu’il a « circonscrit, » pour deux cent cinquante ans, le domaine entier de la poésie classique, en même temps qu’il forgeait, dans ce grand alexandrin qu’il a si bien manié, et avec une virtuosité que je ne sais si l’on a dépassée, l’instrument nécessaire à l’exploration de ce vaste domaine. Aussi bien, dans ce second recueil, les imitations ou adaptations de l’italien et du latin, de Manille et de Catulle, de Properce et de Bembo, voire de Calcagnini, les allusions mythologiques ne sont-elles guère moins nombreuses, ni moindre la dépense d’érudition. s'engage en faveur des Catholiques contre les Protestants en écrivant en 1562 Discours Mais, — et le mot lui-même l’indique, — si le « lyrisme » se définit, entre autres caractères, par celui qu’il tient de son origine musicale, il ne se pouvait pas que la subtilité du sens musical de Ronsard ne contribuât au perfectionnement de la rythmique ; et ceci, c’est la part de son effort où, certes, on vient de voir qu’il n’avait pas échoué. Sur les discours des misères de ce temps de Ronsard - Livre - Dès qu'éclatent les guerres de Religion, au printemps 1562, Ronsard met sa plume au service de la cause catholique et royale. Au secours des lions ligue la pasle faim. Pierre de Ronsard (1524-1585) Discours des misères de ce temps, à la reine mère du roi (1562) Vers 127 à 166. Il ne lui restera plus désormais qu’à se perfectionner, en se connaissant mieux elle-même, son génie naturel, ses ressources profondes, et en s’émondant, en s’épurant, en se « socialisant » si je puis ainsi dire, — et en s’appauvrissant. Mais un jour d’avril, accompagné d’un sien ami, ralluma plus cruellement que devant un nouveau feu dedans son cœur, et devint amoureux et affectionné serviteur d’une jeune, belle, honnête et gracieuse maîtresse, laquelle il célèbre en cette seconde partie de ses Amours. Car, pourquoi ce poète, cet épicurien, lassé très jeune de tant de choses, s’est-il, à une heure décisive, rangé si délibérément du côté des adversaires de la Réforme ? Ne mettons pas en doute qu’il ait vu, dans le calvinisme, comme tant d’autres, et en particulier comme Rabelais, quoique son ennemi, non seulement une tyrannie nouvelle, — dont il n’y avait aucune raison de subir la loi plutôt que de l’ancienne, à laquelle on était fait et plié, — mais encore, et surtout, une affectation d’austérité qu’il avait le droit de considérer comme funeste, ou mortelle même, à la liberté de son art. Si vous êtes fan de lecture depuis des années, découvrez sans plus tarder toutes nos offres et nos bonnes affaires exceptionnelles pour l'acquisition d'un produit Oeuvres Complètes - Tome 11, Discours Des Misères De Ce Temps. Sous le voile d’une adoration de la « nature, » on y voit paraître une claire conscience de travailler à la libération des instincts et à l’émancipation de soi-même. C’est à Ronsard que revient l’honneur d’avoir déterminé en ce sens l’orientation de notre poésie, et à Ronsard auteur des Discours des Misères de ce temps. et que tout cela, d’ailleurs, quoique non composé, demeure donc artificiel ! méchant, l'école se débauche » (v.18) or c'est le propre d'une religion de Il n’a pas le sentiment du ridicule, et la recherche du mot fort le conduit à des effets comiques. Aussi ne doutons-nous pas que la faveur marquée de Charles IX ait encouragé Ronsard dans son dessein de donner à la France ce « long poème, » ce « poème épique, » dont on admettait universellement qu’il était, lui, Ronsard, seul capable en français, et qui passait alors, non moins universellement, sur la foi des chefs-d’œuvre d’Homère et de Virgile, pour le suprême effort de l’esprit humain. A la date où il écrivait ses Discours, en 1562, nul ne pouvait prévoir de quel côté pencherait la fortune ; les Châtillons, auxquels il ne devait pas moins qu’aux Guises, n’étaient pas moins puissans ; et, d’une manière générale, si l’on avait essayé de le circonvenir, c’était du côté protestant : Et peut-être, parce qu’il était, comme tous les poètes, sensible et maniable à la louange, peut-être se fût-il, avec tant d’autres, laissé persuader, si le premier article de sa croyance politique n’eût pas été que là où était le Roi, là aussi, et là seulement, était la France. Montrer le mal occasionnée par la religion Le plaisir est une chose, et l’amour, tel qu’on le comprenait parmi les poêles de la Pléiade, en est une autre. marchand, le laboureur » : la grande diversité des métiers évoqués Ronsard : Les Amours de Cassandre : Ciel, air et vents... Ronsard : Les amours de Marie : Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose, Ronsard : Sonnets pour Hélène : Quand vous serez bien vieille, Accueil : Les explications de textes pour le bac de français. Car, c’est beaucoup que 190 ou 200 sonnets sur le même sujet, et consacrés à la même personne [5] ! Notre littérature était-elle peut-être alors trop jeune ? 2 (or 11) Sept., 1524, at the Château de la Poissonniere, near Vendôme; d. 27 Dec., 1585, at the priory of Saint-Cosme-en l'Isle, near Tours. Il ne faudrait toutefois rien exagérer. S’il y avait certainement, dans le renouveau du mouvement de la Renaissance, des élémens, ou, si je l’ose dire, des promesses de dégénérescence et de sénilité prochaines, on ne le voit nulle part plus clairement que dans la Franciade. « Il s’est bien vu aux siècles passés des hommes excellens en un genre de poésie, — a dit à ce propos, dans son Oraison funèbre du poète, celui qui devait être plus tard le cardinal du Perron ; — mais qui aient embrassé toutes les parties de la poésie ensemble, comme celui-ci a fait, c’est ce qui ne s’était point vu jusques à présent. Là est le premier défaut de la Franciade : c’est une épopée dont le sujet n’est pas un sujet d’épopée. Comment, et par quelles qualités, l’œuvre du grand poêle justifie-t-elle cet enthousiasme ? D’autres défauts sont moins les siens que ceux de son temps, et, en particulier, tous ceux que l’on pourrait reprocher à sa langue. Voici le texte de Binet : « Du mariage de Louis de Ronsard et de Jeanne de Chaudrier naquit Pierre de Ronsard, au château de la Poissonnière, au village de Couture, en la Varenne du bas Vendômois, situé sur le bas d’un coteau qui regarde la région septentrionale, un samedi 11 de septembre 1524, auquel jour le roi François Ier fut pris devant Pavie. Il ne parle pas en théologien, ni en controversiste, quoi qu’il le pût, s’il le voulait bien ! » Les vers de Ronsard sont assurément les moins « improvisés » qu’il y ait au monde, et je ne crois pas que jamais poète se soit plus « corrigé. C’est pourquoi, dans la Franciade, il y a un « dénombrement des vaisseaux, » il y a une « tempête, » il y a des « combats singuliers, » il y a un « songe, » il y a un « sacrifice aux Dieux infernaux, » il y a une « évocation des morts ; » et, bon gré, mal gré, dans les quatre Chants qui sont tout le poème tel qu’il nous est parvenu, il a fallu que tout cela trouvât sa place. » C’est ainsi, et pour n’en citer qu’un exemple, que le premier des Sonnets à Cassandre : n’est le même ni dans l’édition de 1567, ni dans l’édition de 1578, ni dans l’édition de 1584. Mais, de la lecture même de la Continuation des Amours, nous pouvons conjecturer que Marie a différé de Cassandre comme une toute jeune fille d’une hardie coquette, comme une « beauté provinciale » d’une « beauté de cour, » comme une enfant rougissante et naïve de ce qu’on appelait du temps de Ronsard une « grande et honnête dame ; » ou comme encore le repos diffère de l’agitation, la douceur d’aimer de la fièvre d’amour, et pour user du style du poète, comme l’humble églantine diffère de la rose épanouie dans l’orgueil de sa splendeur. En ce point, lors que Dieu nous espanche une pluie, Une manne de bleds, pour soustenir la vie, L homme, crevant de rage et de noire fureur, Devant les yeux esmeus de ce grand bien-faicteur, Foule aux pieds ses bien-faicts en villenant sa grace, Crache contre le Ciel, ce qui tourne en sa face. La note « bachique, » dont le poète abusera plus tard. Elle s’étend de 1564 à 1585, et elle comprend, avec une grande partie de ses Poèmes et de ses Élégies, la Franciade, le Bocage royal et les deux livres de Sonnets pour Hélène. » En revanche, tel autre sonnet, d’ailleurs détestable. Tiré en tout à 359 ex. La valeur des « sons » n’a peut-être que de lointains rapports avec le « sens » des mots. Et, en effet, lui, le poète accoutumé de la joie de vivre et de sentir, le voici qui chante la Mort, et qui la chante en grand poète, comme on ne la chantera plus de longtemps après lui : qui la chante « en chrétien, » et qui termine par ces beaux vers qui sont, en 1584, les derniers du recueil de ses Hymnes : En fait et à la rigueur, les Discours des Misères de ce temps se réduisent à deux pièces, qui sont intitulées, la première : Discours, et la seconde : Continuation du Discours des Misères de ce temps, toutes les deux datées de 1562-1563, et dédiées à la reine régente, Catherine de Médicis. Sans doute, il a eu ses défauts, que nous avons signalés au passage, et dont les moindres ne sont pas l’emphase, le pédantisme et la prolixité. La logique française en a conclu que toute épopée devait d’abord se conformer à de certaines « règles, » dont les modèles n’étaient que la réalisation, et que, non seulement il n’y avait point de « chefs-d’œuvre, » mais qu’il n’y aurait pas d’épopée en dehors de l’observation de ces règles. Manet sub pectore vulnus : la blessure n’est pas encore fermée. » Il la revoit encore, en ses vêtemens de deuil, sous son crêpe de veuve, glisser, dans les longues allées du, grand jardin de Fontainebleau, comme une apparition de la tristesse même : Si l’on a pu disputer sur la nature des sentimens de Ronsard pour Cassandre Salviati, ou pour Marie Dupin, on ne saurait douter de ceux qu’il a éprouvés, de loin, et d’en bas, pour Marie Stuart.
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